La décision du Tribunal correctionnel de Liège, qui a condamné ce matin 17 militants de la FGTB pour l’affaire dite du « Pont de Cheratte » (une action sur l’autoroute lors d’une grève générale interprofessionnelle en octobre 2015), est tout à fait inadmissible aux yeux de la FGTB.
Dans son jugement, le Tribunal ne cherche pas à savoir si les prévenus ont, ou non, participé à une quelconque action organisée de blocage : il se borne à constater leur présence ce jour-là (et d’ailleurs pas nécessairement à ce moment-là) pour en déduire qu’ils sont responsables de ce qui s’est passé. Le droit pénal, d’individuel devient collectif.
Par ailleurs, le Tribunal met ainsi en cause le droit de grève : il devient donc rigoureusement impossible de mener une quelconque action de protestation sur la voie publique. Même des infirmières manifestant contre le Premier ministre pourraient être concernées et condamnées…
Le jugement de ce lundi condamne, rappelons-le, 17 militants dont le plus connu est le Président de la FGTB, Thierry Bodson qui, avec quelques autres militants plus lourdement sanctionnés, sont considérés comme « plus responsables » que d’autres de l’action, ce qui est un non-sens si l’on considère le fonctionnement démocratique quotidien de la FGTB.
Ce jugement s’inscrit par ailleurs dans la continuité d’une série de décisions qui, en Belgique, remettent en cause le droit de grève. Ainsi, récemment, la condamnation du Président de la FGTB d’Anvers Bruno Verlaeckt.
La FGTB a donc décidé de faire appel immédiatement de cette décision. Une action générale sera en outre organisée dans tout le pays en guise de protestation contre ce jugement, le 1er décembre prochain, sous une forme qui doit encore être déterminée.