Tous les deux ans, les interlocuteurs sociaux sont amenés à négocier un accord interprofessionnel qui définit le cadre des augmentations salariales dans le secteur privé. Le Secrétariat du Conseil central de l’économie (CCE) est chargé de fixer la marge salariale disponible. Il la calcule selon les critères établis par la loi de 1996 sur le salaire. Critères qui ont été durcis en 2017. Les augmentations salariales antérieures et présumées dans les pays voisins (France, Allemagne et Pays-Bas) et l’indexation automatique ne sont plus les seules balises. D’autres corrections réduisent désormais davantage cette marge de négociation.
La CSC, la FGTB et la CGSLB ont toujours dénoncé le durcissement de cette loi dont « le logiciel est truqué » car il enferme les négociations dans un carcan.
Malgré les difficultés liées à la crise sanitaire pour parvenir à une estimation statistique fiable de l’évolution des salaires en Belgique et dans les pays voisins, le CCE a défini une marge qui atteint seulement 0,4% pour 2021 et 2022.
La CSC, la FGTB et la CGSLB ne peuvent pas souscrire à cette marge. Une « aumône » de 0,4% pour les deux prochaines années est inacceptable pour les travailleurs.
Les conclusions du secrétariat du CCE montrent que le durcissement en 2017 de la loi de 1996 est en complète déconnexion avec la réalité.
De nombreux travailleurs n’ont pas arrêté de travailler malgré les circonstances sanitaires difficiles. Une marge salariale ne peut être qu’indicative. Tous les secteurs n’ont pas été touchés de la même manière par la crise. Une norme indicative n’empêchera pas les secteurs d’engager des négociations pour augmenter les salaires de manière responsable, comme ils l’ont toujours fait. L’augmentation du pouvoir d’achat, à travers des revalorisations de salaires brut, bénéficiera directement à l’économie.
Par ailleurs, dans l’AIP, une attention particulière doit être donnée à d’autres thèmes : une augmentation substantielle du salaire minimum et des bas salaires, la gestion des carrières et des fins de carrières, la qualité de l’emploi, une mobilité durable et l’encadrement social des restructurations.