27 août 2024

Presse

La FGTB a pris le temps d’analyser la note de l’ex-formateur De Wever avant de formuler une première réaction. Les négociateurs sont actuellement « en pause », mais la probabilité de revoir les mêmes partis revenir à la table est grande. Tout comme celle de retrouver les lignes directrices de cette note dans sa prochaine version. Il s’agit ni plus ni moins de la plus importante régression sociale depuis 80 ans. Ce, en termes de conditions de travail, de temps de travail, d’augmentation des salaires et de  pouvoir d’achat, de droits collectifs, de protection sociale et de services publics. Le bond en arrière est sans précédent. Le MR se présentait comme le parti « qui défend le travail », la N-VA comme le parti qui garantit le Bien-Etre. Les masques tombent. Florilège :

Concernant les salaires, on notera la manipulation du mécanisme d’indexation des salaires et le maintien de la loi sur la norme salariale. Par ailleurs, on reprendrait d’une main (via l’augmentation de la TVA de 6% à 9% et la suppression du quotient conjugal) ce qu’on donnerait éventuellement de l’autre via une augmentation nette. Le quotient conjugal représente une perte minimum mensuelle de 250 € en moyenne, pour un demi-million de ménages en Belgique. Si la note devait être appliquée telle quelle, une grande majorité de femmes n’aurait plus accès à la pension minimum à cause des nouvelles conditions de carrière. Le statut et les pensions des agents de la fonction publique sont mis à mal. Nous savions qu’il allait falloir se battre contre la limitation dans le temps des allocations de chômage. Mais nous découvrons que toutes les allocations sociales seraient diminuées, puisqu’elles ne feraient plus l’objet d’adaptation systématique à l’évolution des salaires (enveloppe bien-être). Les personnes qui ont connu des périodes de maladies seraient pénalisées dans le calcul de leur pension, etc, etc.

À cela s’ajoutent : la fin de la durée minimum de travail, la suppression de l’interdiction de travail le dimanche et les jours fériés, la suppression de l’interdiction du travail de nuit dans tous les secteurs. Et cerise sur le gâteau, les heures de nuit (qui donnent droit à un sursalaire) compteraient à partir de minuit et non plus de 20h. En résumé, travailler plus pour gagner moins. Bienvenue au 19ème siècle. L’extinction progressive des régimes de fins de carrière et de prépensions sont également au programme. En pleine annonce de restructuration chez Audi Forest, le concept devient soudainement très concret.

Les grosses fortunes et les grandes entreprises s’en sortent haut la main. La classe moyenne et les travailleurs en général paieraient très cher ce projet.

La note de l’ex-formateur livre donc des mesures anti-sociales en rafales et omet totalement les investissements dans l’avenir et les services publics (sauf la défense)